Sir Wartenberg

Les jeux du soir – Sir Wartenberg

Hors des séances, lors du coucher, nous avons chacun la possibilité de s'offrir. Le premier coucher dans le lit, s'il le souhaite, gratouille le dos du second lorsqu'il rejoint le lit ; et l'autre de s'étirer langoureusement si la réponse est OUI. Aucune obligation. Le premier donne la dynamique du jeu, le second choisi l'objet. J'en profite souvent, je suis presque toujours la dernière.

Doigts, bouche, pieds, gode, vibro, pince, légume, fruit, tout devient objet de sensualité, de plaisir, d'expérience et de découverte. Le partenaire reçoit, s'adapte et, surtout, imagine la suite. 1 seul objet est autorisé. Il peut revenir plusieurs séances d'affilées.

La roulette de Wartenberg, ou une de ses variantes, a les faveurs du moment. Ce soir, c'est mon maître qui l'a en main. La couette a glissé sur le tapis beige au pied du lit. Nus sur le lit, en mode inversé, nos mains glissent sur nos cuisses. Je regarde son sexe se réveiller doucement au rythme de la progression de mes doigts vers lui. Il me regarde roulette en main et sourire aux lèvres, prêt à la poser sur la plante de mes pieds. Je me retourne et pose mon visage tout contre sa jambe, prête. La roulette se pose en bordure de mes pieds et déroule un a un ses pics sur ma peau. Petites piqûres chatouilleuses. Il s'applique, monte, descend, passe et repasse avant de gravir mon talon et plonger sur mes chevilles. Mollet, plus sensible, l'arrière du genou, encore plus sensible, j'attrape sa cheville pour lui signifier mon attention. Les pics poursuivent leur course langoureuse sur mes cuisses. Le pli à l'entrée des fesses, elles tournent dessus, se glissent au fond et longent le sillon jusqu'à l'entre-jambe puis s'arrêtent brusquement. J'écarte les jambes pour que le supplice continue.

Il se relève, attrape mes mains et m'ordonne de mieux offrir mon intimité. Exécution, les mains à plat sur les fesses, j'écarte ma peau et mes jambes au maximum. Il s'installe en tailleur au milieu et repique la roulette là où il l'avait stoppée. Je crie de surprise, les pointes se font plus pressantes sur ma peau. Une claque sur la cuisse me rappelle que je ne dois pas bouger, laisser faire, et confier mon plaisir, mes douleurs, à mon maître.

La roulette cours sur la lèvre, tourne au bas de mon vagin, redescend, pique mon clitoris. Je plante les doigts de crispation un peu plus profond dans mes fesses. Il poursuit, revient dessus, remonte, s'éloigne vers l'entre-jambe, reprend la ligne de crète des lèvres gonflées d'excitation. Je gémie de la douleur des piqûres, du plaisir. Il pousse jusqu'à l'anus, le traverse, remonte l'entre-fesses, s'arrête sur les hanches et replonge. J'hurle de plaisir lorsqu'il atteint à nouveau mon sexe. Stop.

Le matelas se relève légèrement, il s'assoit sur le côté, conduit mes mains jusqu'à être en croix sur le lit. Le pic se pose au creux de mes hanches et remonte rapidement le long de ma colonne. Un frissonnement me parcourt et je ne peux m'empêcher de rire. Epaule, bras, avant-bras, poignet, main. Disparition, réapparition sous l'aisselle. Je contracte les bras machinalement mais me remet immédiatement dans la pose. Il roule sur le côté jusqu'au rein, traverse les hanches puis remonte en symétrie, je serre les poings, la piqûre se fait plus forte. Je sens ses cuisses prendre appui pour aller jusqu'au bout de mes doigts, son sexe presse un instant mon dos et se dérobe. La roue repart dans l'autre sens, trace une série de courbes enivrantes qui se terminent sur mes fesses en sigles infinis. Mes fesses, le lieu d'achèvement privilégié des plaisirs BDSMauxquels nous nous adonnons. Je le sais, lui aussi.

Aux piquants, succèdent son corps qui se pose sur le mien. Aux frissons des piqûres, succèdent la chaleur de son sexe qui me pénètre.