Mon Ostéo
Je lui raconte tout, ou presque. Elle est mon Ostéopathe depuis presque 10 ans. Au fil des consultations, on plaisante, on parle. Des univers différents, mais bien présents dans nos vies et qui nous font surfer sur tous les sujets, y compris les rêves, les désirs, les envies.
Lors de l'une d'elle, en fin de séance, j'avais dû vaguement parler contraintes, liens mais sans plus m'attarder. Sur les consultations suivantes pas d'évocation, du moins pas de souvenirs précis qui me remontent là. Puis elle m'avait rappelé le sujet, en me demandant quelques précisions. D'abord sur le ton de la plaisanterie, un peu gênée. Du moins je l'avais traduit comme ça ; comme je ne voulais pas perdre mon ostéo, j'avais décidé d'être prudent dans mes propos. Ne pas choquer (bien que je ne comprenne pas d'emblée ce qui peut être choquant, mais bon).
Elle y revenait souvent, et j'avoue que je m'amusais également à en faire allusions. Les séances étant espacées, il n'y avait pas beaucoup de moments et de temps pour libérer complètement la parole. Mais nous nous lâchions progressivement. Sans détails de pratique, on était plus sur la philosophie, l'expérience et les sensations engendrées. Elle semblait curieuse sur ces points.
Puis un jour : « Vous m'attacheriez ? ».
« Euh, non ! Je ne suis pas votre mari. C'est intime, sensuel, sexuel même ! ».
« Et alors ? On s'en parle depuis longtemps et vous dites que c'est, avant tout, une expérience de lâcher prise, d'offrande et de confiance à l'autre ».
« C'est vrai, mais vous me faites confiance ? »
« Vous me faites bien confiance vous lorsque je vous manipule, non ? »
« Oui ». Les idées tournoyaient dans ma tête. Je l'avais parfois imaginée, c'est vrai, sur la table de son cabinet. Ecartelée, recroquevillée, enlacée dans les cordes. Habillée ou nue. Autoritaire dans son expression, le visage fin et pointu, elle était une source pour mes phantasmes. Mais cela n'allait pas au-delà. Là maintenant il fallait peut-être sauter le pas.
« Alors ? ».
« Eh bien je dirai oui ».
Le silence s'était fait quelques instants entre nous, puis elle avait enchaîné sur le comment. Et de séances en sms, on a débuté.
Les premières séances se passèrent en mode découverte et jeu. Poignets, devant, derrière ; les bras, les jambes, les chevilles. Elle me regardait faire d'un air amusé. On plaisantait, rigolait pendant que je tournais autour d'elle avec les cordages.
Elle découvrait la contrainte, pieds et poings liés en se tortillant comme un poisson lorsqu'elle était allongée ou en sautillant comme une sauterelle quand elle était debout.
Et j'adorais disposer de son corps, y faire des nœuds, des boucles, des lacets. Tel un petit pantin, je faisais et défaisais la position de ses membres et de ce corps tout offert à mes soins.
Chaussures, pantalon, chemisier, blouse, firent rapidement place aux simples sous-vêtements. Puis le soutien-gorge disparu, enfin le slip.
Elle est maintenant nue. Et aujourd'hui je prends un instant, la regarde, croise le sien et nous nous sourions, complices de la suite.
Elle se retourne et passe les bras dans le dos. Cette fois, elle sera à genou en bout de table, ses épaules et sa tête descendront sous la mousse, suspendus au-dessus du sol. Ses fesses relevées pointeront vers le haut. Elle sera retenue aux chevilles et aux genoux pour ne pas basculer.
Une première contrainte de chanvre au-dessus des coudes, une seconde aux poignets. Je l'aide à monter et fixe ses chevilles entre elles avant de les attacher sous la table. Deux autres cordes autour des cuisses finissent de la disposer, avant qu'elle ne se penche. Elle se laisse aller vers l'avant jusqu'à ce que ses épaules soient posées à plat et qu'elle laisse retomber sa tête au bord. Pour rendre la position plus contraignante, je noue une dernière corde entre son cou et le sol, de façon qu'elle ne puisse pas la relever.
« Voilà » dis-je en me posant derrière elle à cheval sur la table.
« Tu as un cul magnifiquement mis en valeur ! ». Pointant en l'air, il s'offre généreusement, obligeamment à moi.
Je vais lui caresser d'abord les pieds. La plante, les orteils. La peau douce se plisse sous les doigts. Je vais, je viens, elle frissonne et débute un essai d'esquive qu'elle abandonne, obligée par les liens. Remonter lentement ses jambes. Je vais m'amuser des chatouillis et des rires, irrémédiablement invoqués sous mes doigts. Je monte un peu, elle se contracte, se tord, se baisse, se relève, au début. Puis cela évolue, je monte encore, l'excitation prend place. Il n'y a plus de rire, juste un souffle, court, les premiers gémissements. Les seuls mouvements sont maintenant ceux des lèvres de son sexe qui s'ouvre face à moi : déjà brillants de ce plaisir chaud qui va bientôt perler.
Je l'effleure du dos de l'ongle et poursuis jusqu'en haut. Ses hanches se sont cambrées, je laisse mes mains parcourir ses fesses.
« Fesses-moi s'il te plaît » souffle-t-elle.
« Oui. Il me plaît ». Les claques raisonnent plusieurs minutes dans le petit cabinet, mêlés de ses gémissements. Le rouge, d'abord pâle, se colore vivement, se diffusant jusqu'à ses cuisses. Des deux mains, je lui claque une dernière fois le cul et reprend mes caresses le long de ce sexe maintenant gonflé de plaisir. Elle jouit une première fois, puis une seconde.
Elle lâche un long soupir.
« Je ne vais pas te libérer maintenant ».
Et sans attendre de réponse, je m'approche un peu plus. Le plaisir dégouline de son sexe sur le plastique noir. De légers tremblements traversent l'intérieur de ses cuisses. Je les suis de la main et m'approche encore un peu, presque à son contact. Du bout de la langue, je presse son clitoris et commence à balayer ses petites lèvres. Elle crie de surprise puis reprend ses gémissements. La langue glissée au plus profond, je la pénètre, le nez enfoui dans ses fesses. Elle jouit à nouveau.
« Là, je peux te libérer ». Mes mains tremblent de ce plaisir partagé. Elle aussi. Allongée sur la table, les jambes repliées, je fini de la libérer en regardant son corps parcouru de petits spasmes.