La poutre de punitions
Lorsque je le mérite ou que je le demande, la grosse poutre de la terrasse offre un support tout à fait adapté.
Elle est énorme, longue, étroite. Son bois un peu vermoulu
vieilli au rythme des saisons. J'y suis attachée, dans tous les sens du terme.
Aujourd'hui, je vais y être suppliciée pendant 1 heure. Je dois tenir.
A genou à côté, main dans le dos, j'attends les instructions.
« Inspection ». C'est le rituel. Je me lève, pose mes mains sur le bois et écartes les jambes. La poutre basse m'oblige à rester pencher vers l'avant. Mon maître approche une chaise et s'assoie derrière moi. Il glisse ses mains le long de mes cuisses, saisi mes chevilles et les soulèvent tout à tour pour vérifier que mes plantes sont propres et douces. Un baiser dessus me signifie que c'est parfait. Il remonte, lentement, suivant mes formes. Il caresse mes fesses puis les écarte de mon intimité. Baisers également.
« Tourne-toi ». Je me relève et face à lui je croise mes mains derrière la nuque, droite. En même que son regard descend sur mes seins, ses mains glissent sur mes aisselles. Un baiser sur la bouche signifie la réussite et la fin de l'inspection.
« Comme d'habitude, tu es parfaite ! »
« Merci maître ».
« Allonge-toi sur la poutre. Sur le dos, bras en arrière ».
Je m'exécute. Ma peau pénètre dans les nervures du bois chauffé par le soleil. J'allonge les jambes et les bras. Il lie mes chevilles entre elles, puis à la poutre. Fait de même en m'étirant au maximum, avec mes poignets. Avant-bras, bras, hanches, haut de cuisses, mollets, tous sont entravés puis ligotés sur la poutre. Une dernière sangle qu'il passe dans ma bouche parfait l'ensemble.
« Ainsi, plus aucun mouvement ». Derrière lui les ustensiles de mes tourments. Il saisit le premier : une plume. Chatouilleuse je suis, passionnément. Je tends la pointe des pieds et respire profondément en hoquetant de peur et de plaisir par avance. Mais ce ne sont pas mes plantes qui l'intéresse d'abord. La pointe file sous mon aisselle et fait de petits aller-retours jusque sur l'avant-bras. Les rires, mêlé de cri sorte de ma bouche entrouverte par la sangle, il poursuit de plus belle. Au bout de quelques minutes, j'halète, hoquette, bave, j'aimerais m'échapper mais je ne peux pas. La plume fait son œuvre, se balade sur tout mon corps. Il remonte sur mes seins, joue un peu avec les tétons et descend sur mon nombril, répit. Je calme mes rires et reprend ma respiration. Le supplice se transforme en sensualité. Les frottements, doux poursuivent leur descente, essayent de se frayer un chemin entre mes cuisses fermées par les cordes. Pas d'arrêt prolongé, il descend tranquillement, sûrement, jusqu'en bas. Non ! Le supplice va reprendre et j'en rigole déjà. Par petites touches, la plume lèche mes plantes jusqu'à me rappeler douloureusement mes abdos.
Pause. Toujours contrainte. La suite, c'est la baguette. Trait rouge sur la peau, douleur intense, courte. Je la sens une seconde sur mes cuisses, disparaît, sifflement et clac aiguë mélangés. Je contracte le corps machinalement. Les coups suivants sont fermes mais pas trop puissants. Je gère la douleur et les gémissements. Je visualise les stries rouges sur mes cuisses, je serai belle tout à l'heure façon marques de grillades. La chaleur se diffuse partout. Je regarde mon maître se concentrer sur l'endroit où il va frapper. Le bout de la tige appuie ma peau et rejoint mes pieds. Il les caresse, je dois les maintenir bien droit maintenant. Grande inspiration lorsque la baguette se pose au milieu, sur mes plantes. Le coup s'abat, puis d'autres. Je reste aussi droite que possible mais ne peut m'empêcher de tordre les orteils de surprise et de douleur. Je tiens. Il s'amuse à les tapoter, à glisser la fine tige entre les orteils, à me piquer du bout. Comme je bouge et me cache les plantes l'une sous l'autre, il fixe une nouvelle cordelette qui lie mes deux gros orteils. Reprise des coups. Plus prononcés, sans doute pour me punir. Je sers les poings et attends que la pluie passe.
Elle passe. Baisers sur mes chevilles, lèvres qui remontent sur mes cuisses, endolories des liens et chauffées des coups. Sa main se pose sur mon bas ventre un instant, pour m'apaiser.
« Décontractes-toi, je vais tendre un peu plus tes liens ». Il passe derrière ma tête et étire à nouveau. Mon corps s'écartèle un peu plus, ma peau frotte le bois, j'expire à lâche les muscles, mes épaules enserrent ma tête, le nœud est fait.
« Lorsque tu es ainsi bondagée, tu ne peux m'échapper. Offerte sans échappée possible ». Il s'assoit à côté de moi et caresse ma poitrine en me regardant. Sa paume glisse de l'un à l'autre. Ses doigts s'ouvrent parfois, coinçant les tétons qui gonflent et durcissent à leur contact. Lorsqu'ils sont à maturité, les pincements se font plus forts. Des deux mains, il tire, presse, tourne jusqu'à ce que je me mette à gémir. Je suis prête pour les pinces. Deux petites pinces surmontées de grelots qu'il fixe sur chacune des pointes. De ses mains, il emprisonne mes seins et les remue dans un doux tintement. Les laissant à leur tourment, il déplace le tabouret et se rassoit en face de mon sexe. A lui maintenant. Jeu de pinces. Sans ménagement, il saisit mes lèvres tour à tour et les affuble de pinces. La douleur est modérée, je sais que c'est lorsqu'il les ôtera que le pic viendra, fulgurant. En attendant, il les écarte, les tapote tout en me caressant le corps. La douleur se fait plus présente, il se lève et recul pour mieux apprécier. Je vais avoir droit à ma glace, c'est presque fini !
Il descend et se pose au bout de la poutre. Je sens son sexe se frayer un passage entre mes pieds. Lorsqu'il est entré, bien que l'amplitude autorisée par mes liens soit très limitée, je m'applique à masturber son membre le plus délicatement du monde. Je l'imagine, les épaules rejetées en arrière, regardant les mouvements de va-et-vient de mes plantes pour lui donner du plaisir. Dans quelques instants, j'aurai cette glace dans ma bouche qui déversera en moi son liquide chaux et âpre.